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Les Adrets dans l'Esterel
5 juillet 2008

Pour le classement de la plaine des Maures !

La réserve naturelle déchire la plaine des Maures

 Les défenseurs de l'environnement (ci-dessus Robert Giraudo) attendent avec impatience le classement de la plaine en réserve naturelle nationale. Leurs opposants craignent le « gel du territoire et une menace pour les activités humaines ».  :  Rina Uzan
Les défenseurs de l'environnement (ci-dessus Robert Giraudo) attendent avec impatience le classement de la plaine en réserve naturelle nationale. Leurs opposants craignent le « gel du territoire et une menace pour les activités humaines ». : Rina Uzan

S'il y avait du pétrole dans le sous-sol de la plaine des Maures, la bataille pour son contrôle n'en serait pas plus virulente. Rarement quelques milliers d'hectares de bois et de vignes auront déchaîné autant de passion. Dans ce coeur du Var, l'or est vert comme la plaine et bleu comme la mer, toute proche.

La dernière bataille agitant les Maures concerne le classement de 5 265 hectares en réserve naturelle nationale. Un collectif farouchement opposé à ce projet tente de le faire capoter et organise une manifestation samedi (lire ci-dessous). Son souci : faire vite, car le décret est en attente de signature au ministère de l'Écologie.

De leur côté, les défenseurs de l'environnement, groupés également dans un collectif d'une cinquantaine d'associations, sont ravis de toucher au but.

« C'est un ghetto »

Car les débats durent depuis sept ans. Des années qui n'ont pas été mises au service de la concertation, dénonce Michel Dard. Vice-président du syndicat des propriétaires forestiers du Var, il défend farouchement le monde agricole, dont les viticulteurs.

La réserve naturelle nationale englobe en effet une quinzaine de caves ou domaines viticoles (530 hectares de vignes) « qui ne pourraient plus se développer. Le territoire va être gelé. Plus globalement, ce classement est une menace pour toutes les activités humaines, comme la chasse, la pêche, etc., dénonce-t-il. Il est complètement inadapté car, dans les Maures, la présence humaine est forte. Il y a 168 maisons. Nous serions la première réserve de France aussi habitée ! C'est une réserve ghetto. »

Autre critique : la gestion des lieux, confiée à un comité « aux ordres de scientifiques. On ne sait pas encore qui gérera vraiment. Mais on peut craindre que l'État et ses fonctionnaires régissent tout à distance, sans en avoir ni la compétence, ni les moyens ».

Le meilleur cadre de protection, selon Michel Dard : un parc naturel régional, beaucoup plus vaste que la réserve nationale. Il pourrait couvrir 40 000 hectares et concerner 33 communes.

« Une des plus permissives »

D'accord, si ce n'est que le parc naturel n'est pas incompatible avec la réserve nationale, rétorque Robert Giraudo, militant du collectif de la plaine et président de l'Apevv (1). Au contraire, « l'un implique l'autre. Mais la réserve amène un plus, un label, atout majeur pour un site déjà connu du monde entier ».

Pour M. Giraudo, les discours alarmistes des « anticlassement » ne correspondent pas à la réalité. « Ils mentent et ils le savent. J'ai eu le temps de le leur dire car en sept ans, il y a eu dix-neuf réunions de concertation ! »

« Cette réserve sera une des plus permissives qui existent, assure-t-il. Le projet de décret est clair : tout ce qui existe continuera sans aucune contrainte supplémentaire, la viticulture comme l'apiculture notamment. Le gestionnaire n'est pas connu, mais s'appuiera sur des locaux. Ça marche très bien ailleurs. »

Et le président de l'Apevv de conclure : « Si nous n'étions pas là, il y a longtemps qu'il n'y aurait plus un hectare à classer dans cette plaine, la plus riche d'Europe. Les chasseurs n'auraient plus rien à chasser. Nous avons protégé la plaine des golfs, des complexes immobiliers, des villages de marques... Et elle serait classée depuis longtemps si tout n'avait pas été mis en place pour freiner au maximum. Le but ? Que toutes les options restent ouvertes dans le cadre de la LGV. Car en cas de classement, le tracé par le centre Var, c'est fini. L'Europe n'acceptera jamais des rails en réserve naturelle. »

Réseau ferré de France livrera ses options de parcours pour la LGV le 10 juillet. La course contre la montre est engagée, sous les yeux des tortues d'Hermann, impassibles.

1. Association pour la protection de l'environnement de Vidauban et du Var.

   Catherine Aubry

  Var-Matin


 
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